2e au Chamionnat Constructeur,184
points
10 victoires, 7 poles, 11 records du tour
McLaren aurait dû, au moins, rafler une des
deux couronnes. Mais déjà au soir du Grand Prix
de Saint-Marin, quatrième manche du championnat, les chiffres,
déjà, sont révélateurs. Renault compte
quatre victoires et 46 points, McLaren pas une seule et que 25
point. Et voilà les gris contraints de courir après
le score. Un début de saison brouillon, dû principalement
au fait que les MP4/20 ne parviennent pas à mettre assez
rapidement leurs pneus en température. Pour les qualifications,
c'est un lourd handicap. Auquel s'en ajoute bientôt un autre.
Blessé à l'épaule lors d'un match de tennis
(version officielle), Juan Pablo Montoya doit faire l'impasse
sur Bahreïn et Imola. De la Rosa et Wurz, les troisièmes
pilotes dont le travail le vendredi sera précieux, le remplaceront
superbement, mais le contexte n'est évidemment pas idéal.
Au moins la voiture est-elle fiable. De retour en Europe, la voilà
enfin performante. En pôle à Imola, Raikkonen
est parti pour la gagne... et sa transmission cède. Tout
un symbole d'une saison que McLaren aurait dû dominer mais
plombée par de trop fréquentes absences.
Absences mécaniques, tout d'abord. Les casses
moteur vécues par le Finlandais dès les essais (France,
Angleterre. Monza) et en course (Allemagne) ont souvent coûté
cher, de même que les abandons de Montoya à Magny-Cours
et Budapest. Le pari du Nûrburgring, quand l'écurie
décide de laisser Iceman continuer à un rythme effréné
à cause d'Alonso à ses basques et en dépit
d'un plat sur un pneu qui fait dangereusement vibrer la suspension
avant droite, échouera spectaculairement. Absences humaines,
aussi. Et là, on se tourne invariablement vers Juan Pablo
Montoya. Monaco, Montréal, Hockenheim, Istanbul. Spa, Suzuka
: autant d'erreurs évitables qui ont petit à petit
fait pencher la balance. Après le doublé au Brésil,
pourtant synonyme de perte du titre pilotes, l'espoir avait changé
de camp, McLaren prenant pour la première fois la tête
du championnat. Mais la sortie de route du Colombien au Japon
renversa la vapeur, en dépit du succès de son équipier.
Avec deux points de retard et les deux Renault en première
ligne. Ron Dennis savait que le Grand Prix de Chine serait difficile.
La malchance (une plaque d'égoût descellée
sur laquelle roule JPM) fera définitivement pencher la
balance, mais même sans cet incident, le losange serait
demeuré hors d'atteinte. Reste à McLaren les yeux
pour pleurer ? Oui et non. Bien entendu, la frustration est immense.
Mais il ne faudrait pas oublier qu'en remportant dix des dix-neuf
épreuves au calendrier, l'écurie de Woking a signé
un magistral retour au premier plan, elle qui nous avait habitués
ces dernières années à des prestalions en
dents de scie : un titre manqué de peu en 2003 avec une
monoplace 2002 modifiée, faute d'une héritière
assez fiable, et une campagne 2004 trop vite flinguée par
des casses à répétition. A McLaren de poursuivre
sur sa lancée.
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